Soyez inquiet pour les garçons, en particulier les bébés garçons

On entend souvent dire que les garçons doivent être endurcis pour ne pas être des sissies. La dureté des parents envers les bébés est même célébrée comme «ne pas gâter le bébé».

Tort! Ces idées sont basées sur une mauvaise compréhension de la façon dont les bébés se développent. Au lieu de cela, les bébés comptent sur des soins attentifs et réactifs pour bien grandir, ce qui se traduit par une maîtrise de soi, des compétences sociales et une préoccupation pour les autres.

Un examen de la recherche empirique vient de sortir par Allan N. Schore, intitulé «Tous nos fils: la neurobiologie du développement et la neuroendocrinologie des garçons à risque».

Cet examen approfondi montre pourquoi nous devrions nous inquiéter de la manière dont nous traitons les garçons au début de leur vie. Voici quelques faits saillants:

Pourquoi l'expérience de la petite enfance influence-t-elle beaucoup plus les garçons que les filles?

• Les garçons mûrissent plus lentement physiquement, socialement et linguistiquement.
• Les circuits cérébraux régulateurs du stress mûrissent plus lentement chez les garçons avant la naissance, pendant la période périnatale et après la naissance.
• Les garçons sont plus affectés par le stress environnemental précoce, à l'intérieur et à l'extérieur de l'utérus, que les filles. Les filles ont davantage de mécanismes intégrés qui favorisent la résilience face au stress.

Comment les garçons sont-ils plus touchés que les filles?

• Les garçons sont plus vulnérables au stress maternel et à la dépression dans l'utérus, aux traumatismes à la naissance (p. Ex. Séparation d'avec la mère) et aux soins insensibles (prestation de soins qui les laisse en détresse). Ceux-ci comprennent des traumatismes d'attachement et ont un impact significatif sur le développement de l'hémisphère cérébral droit, qui se développe plus rapidement au début de la vie que l'hémisphère gauche du cerveau. L'hémisphère droit établit normalement des circuits cérébraux autorégulateurs liés au contrôle de soi et à la socialité.
• Les garçons nouveau-nés à terme normal réagissent différemment à l'évaluation du comportement néonatal, montrant des niveaux de cortisol plus élevés (une hormone mobilisatrice indiquant le stress) par la suite que les filles.
• À six mois, les garçons montrent plus de frustration que les filles. À 12 mois, les garçons réagissent davantage aux stimuli négatifs.
• Schore cite la recherche de Tronick, qui a conclu que «les garçons ... sont des partenaires sociaux plus exigeants, ont des moments plus difficiles à réguler leurs états affectifs et peuvent avoir besoin de plus de soutien de leur mère pour les aider à réguler l'affect. Cette exigence accrue affecterait le partenaire interactif des bébés garçons »(p. 4).

Que pouvons-nous conclure des données?

Les garçons sont plus vulnérables aux troubles neuropsychiatriques qui apparaissent sur le plan du développement (les filles sont plus vulnérables aux troubles qui apparaissent plus tard). Ceux-ci comprennent l'autisme, la schizophrénie précoce, le TDAH et les troubles des conduites. Celles-ci ont augmenté au cours des dernières décennies (il est intéressant de noter que de plus en plus de bébés ont été placés dans des garderies, qui presque toutes fournissent des soins inadéquats aux bébés; Institut national de la santé infantile et du développement humain, Early Child Care Research Network, 2003).

Schore déclare, «à la lumière de la maturation cérébrale plus lente du nourrisson de sexe masculin, la fonction de régulation de l'attachement de la mère sécurisée en tant que régulateur affectif interactif et sensible de son cerveau droit immature au cours de la première année est essentielle au développement socio-émotionnel optimal de l'homme. (p. 14)

«Au total, les pages précédentes de ce travail suggèrent que les différences entre les sexes dans les schémas de câblage cérébral qui expliquent les différences entre les sexes dans les fonctions sociales et émotionnelles sont établies au tout début de la vie; que la programmation développementale de ces différences est plus que génétiquement codé, mais façonné épigénétiquement par l'environnement social et physique précoce, et que les cerveaux adultes mâles et femelles représentent une complémentarité adaptative pour une fonction humaine optimale. " (p. 26)

À quoi ressemblent les soins inappropriés dans les premières années de la vie?

«Contrairement à ce scénario d'attachement facilitant la croissance, dans un environnement postnatal relationnel inhibiteur de croissance, une sensibilité, une réactivité et une régulation maternelles moins qu'optimales sont associées à des attachements non sécurisés. Dans le contexte relationnel de maltraitance et d'attachement le plus préjudiciable à la croissance (maltraitance et / ou négligence), le principal dispensateur de soins d'un nourrisson désorganisé et désorienté en insécurité induit des états traumatiques d'affect négatif durable chez l'enfant (AN Schore, 2001b, 2003b) . En conséquence, des processus allostatiques dérégulés produisent une usure excessive du cerveau en développement, une grave parcellisation apoptotique des circuits de stress sous-cortico-cortical et des conséquences néfastes à long terme sur la santé (McEwen et Gianaros, 2011). Le traumatisme relationnel dans les premières périodes critiques du développement cérébral imprime ainsi une réactivité physiologique permanente du cerveau droit, altère la connectivité corticolimbique dans la HPA, et génère une susceptibilité à des troubles ultérieurs de la régulation affective exprimés dans un déficit à faire face aux futurs stresseurs socio-émotionnels. Plus tôt, j'ai décrit que les cerveaux masculins à maturation lente sont particulièrement vulnérables à cette typologie d'attachement la plus dérégulée, qui se traduit par de graves déficits des fonctions sociales et émotionnelles. (p. 13)

À quoi ressemblent les soins appropriés dans le cerveau?

«Dans un scénario de développement optimal, le mécanisme d'attachement évolutif, mûr pendant une période de croissance du cerveau droit, permet ainsi aux facteurs épigénétiques de l'environnement social d'avoir un impact sur les mécanismes génomiques et hormonaux au niveau cérébral sous-cortical puis cortical. À la fin de la première année et dans la seconde, les centres supérieurs dans les cortex orbitofrontal et ventromédial droit commencent à forger des connexions synaptiques mutuelles avec les centres sous-corticaux inférieurs, y compris les systèmes d'excitation dans le mésencéphale et le tronc cérébral et l'axe HPA, permettant ainsi pour des stratégies plus complexes de régulation des affections, en particulier lors des moments de stress interpersonnel. Cela dit, comme je l'ai noté en 1994, le cortex orbitofrontal droit, le système de contrôle de l'attachement, mûrit fonctionnellement selon des horaires différents chez les femmes et les hommes, et ainsi, la différenciation et la croissance se stabilisent plus tôt chez les femmes que chez les hommes (A.N. Schore, 1994). Dans les deux cas, les scénarios d'attachement optimaux permettent le développement d'un système latéralisé à droite d'activation efficace et d'inhibition de rétroaction de l'axe HPA et d'excitation autonome, composants essentiels pour des capacités d'adaptation optimales. (p. 13)

Remarque: voici un article récent expliquer l'attachement.

Implications pratiques pour les parents, les professionnels et les décideurs:

1. Sachez que les garçons ont besoin de plus, pas moins, de soins que les filles.

2. Passez en revue toutes les pratiques d'accouchement à l'hôpital. L’Initiative des hôpitaux amis des bébés est un début mais pas suffisant. Selon un examen récent de la recherche, de nombreux effets épigénétiques et autres se produisent à la naissance.

La séparation de la mère et du bébé à la naissance est nocive pour tous les bébés, mais Schore souligne à quel point elle fait plus de tort aux garçons:

«L'exposition du nouveau-né mâle ... au stress de séparation provoque une forte augmentation aiguë du cortisol et peut donc être considérée comme un facteur de stress sévère» (Kunzler, Braun et Bock, 2015, p. 862). La séparation répétée entraîne un comportement hyperactif et «change ... les voies préfrontales-limbiques, c'est-à-dire les régions qui sont dysfonctionnelles dans une variété de troubles mentaux» (p. 862).

3. Fournir des soins réactifs . Les mères, les pères et les autres soignants devraient éviter toute détresse importante chez l'enfant - «un effet négatif durable». Au lieu du traitement sévère normalisé des hommes («pour en faire des hommes») en les laissant pleurer comme des bébés et en leur disant de ne pas pleurer comme des garçons, en refusant leur affection et d'autres pratiques pour «les endurcir», les jeunes garçons devraient être traités à l'inverse: avec tendresse et respect de leurs besoins de câlins et de gentillesse.

Notez que les garçons prématurés sont moins capables d'interagir spontanément avec les soignants et ont donc besoin de soins particulièrement sensibles au fur et à mesure de leur développement neurobiologique.

4. Offrir un congé parental payé . Pour que les parents fournissent des soins adaptés, ils ont besoin de temps, de concentration et d'énergie. Cela signifie un passage à des congés maternels et paternels payés pendant au moins un an, période pendant laquelle les bébés sont les plus vulnérables. La Suède a d'autres politiques favorables à la famille qui permettent aux parents d'être plus réactifs.

5. Méfiez-vous des toxines environnementales. Une autre chose dont je n'ai pas parlé, que Schore fait, concerne les effets des toxines environnementales. Les jeunes garçons sont plus affectés par les toxines environnementales qui perturbent également le développement de l'hémisphère droit du cerveau (par exemple, les plastiques comme le BpA, le bis-phénol-A). Schore est d'accord avec la proposition de Lamphear (2015) selon laquelle «l'augmentation continue des troubles du développement est associée à des toxines environnementales sur le cerveau en développement». Cela suggère que nous devrions être beaucoup plus prudents quant à l'introduction de produits chimiques toxiques dans notre air, notre sol et notre eau. C'est un sujet pour un autre article de blog.

Conclusion

Bien sûr, nous ne devons pas nous préoccuper uniquement des garçons, mais agir pour tous les bébés. Nous devons fournir des soins attentifs à tous les enfants. Tous les enfants attendent et ont besoin, pour se développer correctement, du nid évolué, une base de soins précoces qui fournit des soins nourrissants et réducteurs de stress qui favorisent le développement optimal du cerveau. Mon laboratoire étudie le nid évolué et le trouve lié à tous les résultats positifs pour les enfants que nous avons étudiés.

Prochain article: Pourquoi s'inquiéter de la sous-prise en charge des hommes? Morale foirée!

Remarque sur la circoncision:

Les lecteurs ont soulevé des questions sur la circoncision. L'ensemble de données américain examiné par le Dr Schore n'incluait pas d'informations sur la circoncision, il n'y a donc aucun moyen de savoir si certaines des conclusions pourraient être dues au traumatisme de la circoncision, qui est encore répandu aux États-Unis. En savoir plus sur les effets psychologiques de la circoncision ici.

Remarque sur les hypothèses de base:

Lorsque j'écris sur l'éducation des enfants, j'assume l'importance du nid évolué ou de la niche développementale évoluée (EDN) pour élever des nourrissons humains (qui est apparu initialement il y a plus de 30 millions d'années avec l'émergence des mammifères sociaux et a été légèrement modifié chez les humains). groupes basés sur la recherche anthropologique).

L'EDN est la base que j'utilise pour examiner ce qui favorise une santé humaine optimale, le bien-être et une moralité compatissante. Le créneau comprend au moins ce qui suit: l'allaitement maternel initié par le nourrisson pendant plusieurs années, un contact précoce presque constant, une réactivité aux besoins pour éviter de déranger un bébé, une compagnie ludique avec des camarades de jeu de plusieurs âges, plusieurs soignants adultes, un soutien social positif et des expériences périnatales apaisantes. .

Toutes les caractéristiques de l'EDN sont liées à la santé dans les études sur les mammifères et les humains (pour les revues, voir Narvaez, Panksepp, Schore et Gleason, 2013; Narvaez, Valentino, Fuentes, McKenna et Gray, 2014; Narvaez, 2014) Ainsi, s'éloigne de l'EDN Les données de base sont risquées et doivent être étayées par des données longitudinales tout au long de la vie examinant de multiples aspects du bien-être psychosocial et neurobiologique chez les enfants et les adultes. Mes commentaires et mes articles découlent de ces hypothèses de base.

Mon laboratoire de recherche a documenté l'importance de l'EDN pour le bien-être de l'enfant et le développement moral avec plus d'articles en cours (voir mon site Internet pour télécharger des articles).

Lanphear, B.P. (2015). L'impact des toxines sur le cerveau en développement. Revue annuelle de la santé publique, 36, 211–230.

McEwen, B.S. et Gianaros, P.J. (2011). Plasticité cérébrale induite par le stress et l'allostase. Revue annuelle de médecine, 62, 431–445.

Schore, A.N. (1994). Affecter la régulation à l'origine du moi. La neurobiologie du développement émotionnel. Mahwah, NJ: Erlbaum.

Schore, A.N. (2001a). Effets d'une relation d'attachement sécurisée sur le développement du cerveau droit, sur la régulation et la santé mentale du nourrisson. Infant Mental Health Journal, 22, 7–66.

Schore, A.N. (2001b). Les effets du traumatisme relationnel sur le développement du cerveau droit, affectent la régulation et la santé mentale du nourrisson. Journal de santé mentale infantile, 22, 201-269.

Schore, A. N. (2017). Tous nos fils: la neurobiologie du développement et la neuroendocrinologie des garçons à risque. Infant Mental Health Journal, e-pub avant l'impression doi: 10.1002 / imhj.21616

Institut national de la santé infantile et du développement humain, Early Child Care Research Network (2003). Le temps passé en garderie permet-il de prédire l'adaptation socio-émotionnelle pendant la transition vers la maternelle? Society for Research in Child Development, Inc.